« In Boogie We Trust »
Ce n’est pas un concours, ni un championnat, juste une rencontre entre amateurs de parachutisme, que l’on pourrait comparer à un « Fly’In » d’aéronefs. Pour le plaisir de se retrouver entre personnes unies par la même passion. Cette année encore, le PCV-Para-Club du Valais, qui opère depuis quatre bases, soit Sion et Raron en Valais, Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud et Neuchâtel-Colombier, a organisé sous le nom de « In Boogie We Trust », cette rencontre du mardi 26 juillet au lundi 1er août inclus sur l’aérodrome vaudois.
Rigueur et discipline
Comme la plupart des activités aéronautiques, celle-ci requiert beaucoup de rigueur et de discipline, la moindre erreur pouvant être fatale. C’est pour cela qu’une préparation du mental et de l’équipement demande beaucoup de minutie. Comme pour la voltige, les figures, particulièrement celles en groupe, sont répétées au sol avant l’embarquement dans l’avion de largage. Les organisateurs au sol ne manquent d’ailleurs pas de faire des rappels à l’ordre en cas « d’infraction » aux consignes qui leur sont données avant le départ !
L’avion utilisé cette année
L’année dernière, le PCV avait affrété le Dornier 28 Skyservant D-ISCO. Pour 2022, c’est l’un des quatre Shorts SC.7 Skyvan de la société autrichienne Pink Aviation Services, le OE-FDN et sa livrée extrêmement spéciale différente des deux côtés, qui est venu tout spécialement pour l’occasion. Il était évidemment hors de question pour moi de le rater si près de chez moi, pour le prendre en photos et le filmer ! Par contre, je n’aurais jamais imaginé pouvoir voler à bord ! Après être entré en contact à l’improviste sur place avec une très sympathique membre de l’organisation (comme tous les autres d’ailleurs, que je remercie chaleureusement pour leur accueil !), celle-ci m’informe que, pour la modique somme de CHF 60.-, il était possible d’effectuer un vol en tant que passager, sur la place droite dans le cockpit. Je ne me le suis pas faire dire deux fois, j’ai payé la somme demandée et une heure plus tard, équipé du parachute obligatoire pour ce type de vol, je m’envolais pour mon plus grand plaisir à bord de ce rustique appareil de 1978 (mais le premier vol du prototype date de janvier 1963), à l’instrumentation du cockpit très « vintage » ! Après 25 minutes de montée au-dessus des crêtes du Jura au FL140 (4200 mètres), le Skyvan est revenu à la verticale de l’aérodrome. La vingtaine de parachutistes à bord ont alors quitté l’appareil, ce que j’ai pu vivre pour la première fois en direct, libérant celui-ci de son poids pour une descente de 5 minutes à près de 4000ft par minutes, qui n’ont pas laissé mes tympans insensibles… J’aurai dû emporter du chewing-gum !
Une météo favorable
La météo ayant été bonne presque tout au long de la période (sauf le vendredi 29), le Skyvan a pu opérer entre douze et quinze rotations quotidiennes, permettant le largage de plusieurs dizaines de parachutistes, sa capacité maximale étant de vingt-quatre personnes, contre dix pour le Pilatus PC-6 Turbo-Porter HB-FKT de Flying Devil S.A., l’avion habituellement utilisé. Je me réjouis déjà de voir quel appareil sera utilisé pour l’édition de l’année prochaine et avoir le plaisir de retourner à Yverdon pour cette occasion, qui m’a laissé un excellent souvenir d’une expérience totalement nouvelle pour moi. Et qui sait, je tenterai peut-être mon premier saut en tandem !
Texte et images: Jean-Luc Altheer